mercredi 9 avril 2008

Jean Staune - Marcel-Paul Schuetzenberger - algorithmes genetiques

[addendum 10/04/2008 19:40]

vpuMerde, merde, merde !

J'étais tellement dans mes considérations de biologie synthétique en écrivant ce post, que j'ai oublié un exemple frappant d'évolution qui a fait le tour du Net, grâce à la discussion entre SA Smith de ERV et ....
La cible de cette entreprise "je te tourne au ridicule", qui a été flamboyante (starting point), est ce pauvre Michael Behe, qui a fait une loooongue tirade sur le HIV dans son bouquin The Edge of Evolution: The Search for the Limits of Darwinism.

D'un côté le Prof. Michael Behe, soutenant la thèse que l'évolution darwinienne ne peut pas générer de la complexité, des nouvelles fonctions. De l'autre côté l'étudiante SA Smith, démontrant que Behe n'avait pas fait sa bibliographie avant d'écrire des âneries.(me fait penser que quelqu'un d'autre ne semble pas faire sa bibliographie avant d'écrire des âneries :-) )
Behe a réussi au moins à démontrer ses limites à défaut de trouver celles du darwinisme. Exit Michael Behe.

Le même exemple met la position de Marcel-Paul Schuetzenberger à terre, aussi efficacement que ceux cités ci-dessous, mais en plus il est observé hors laboratoire. Pour éviter qu'on dise que ce n'est que sous une sélection artificielle que le darwinisme fonctionne.



Quand on a essayé de faire marcher un machin et qu'on n'y arrive pas, il y a deux façon de considérer la chose. Soit ça ne peut pas marcher, soit on est incapable de le faire marcher.

Marcel-Paul Schuetzenberger a essayé de faire marcher les algorithmes génétiques et il n'est pas arrivé. Il a conclu qu'ils ne marchaient pas et a continué le raisonnement pour aboutir à la conclusion que la théorie de l'évolution ne marchait pas. De la part d'un grand mathématicien c'est un comportement qui n'est pas inhabituel. Lors de la conférence Wistar, où il a exposé ses vues, il semble que les biologistes ont tenté de lui expliquer que ses travaux ne les intéressaient pas, sans résultats probants.

Nous sommes bien loin de la conférence Wistar. On peut être tenté de voir où en sont les algorithmes génétiques aujourd'hui, et comparer avec le travail de Marcel-Paul Schuetzenberger pour savoir si son opinion de jadis est aujourd'hui encore valable. Ou on peut se placer du côté des biologistes de jadis et voir si aujourd'hui la biologie a des nouveautés à proposer du domaine de l'apparition de complexité par des processus aléatoires évolutifs.

Je suis toujours du côté de l'évidence expérimentale. Ainsi, pour prouver que les conclusions de Marcel-Paul Schuetzenberger étaient erronées, je préfère faire appel à des réalisations de laboratoire en premier lieu.

Je suppose qu'un mathématicien de l'époque de M-P S n'avait pas nécessairement entendu parler d'évolution in vitro de séquences protéique pour les améliorer. Ou des techniques de sélection de séquences (protéines ou acides nucléiques) à partir de banques combinatoires suivies d'une ou plusieurs séquence d'évolution in vitro. Ou de calcul de structure de protéine à l'aide de réseau d'ordinateurs distribué, suivi de synthèse et d'évolution in vitro pour améliorer l'enzyme résultante. Encore moins de protéines non-biologiques. Ce sont là des exemples de résultats disponibles, dont l'industrie pharmaceutique tire profit pour l'amélioration des procédés de production des médicaments.

Des résultas d'algorithmes génétiques, pas des résultats de simulations, mais des molécules utiles in Real Life.

On pourrait s'arrêter juste là, ayant montré que l'opinion de Marcel-Paul Schuetzenberger était basée sur une approche erronée du problème sur le plan théorique, contredite par la simple expérience. Je pardonnerais volontiers l'ignorance de Marcel-Paul Schuetzenberger.

Mais certainement pas l'ignorance de Jean Staune, qui nous dit avoir menée une enquête scientifique (soustitre de The Book : une enquête scientifique et philosophique) et qui semble être passé à côté des publications de ces travaux. Il devrait être lui au courant que les résultats de Marcel-Paul Schuetzenberger étaient erronés, et avoir la décence de ne plus les évoquer dans une discussion sérieuse.

On pourrait s'arrêter là. Mais le travail des mathématiciens pour produire des environnements au sein desquels l'évolution peut-être observée sont fascinants aussi et il n'y a aucune raison de bouder notre plaisir. Alife, pour Artificial Life en est à disposer d'un article sur Wikipedia, qui pourra servir de tremplin à ceux qui se sentiraient intéressés. Ma préférence (mais nous en sommes là au niveau des goûts, donc ce n'est pas un argument, juste un conseil) va à breve, sous licence GPL, qui tourne sous Mac OS X (mais aussi Windows et Linux).

M-P S n'en disposait pas; je pense qu'il aurait revu son opinion. Jean Staune, détenteur d'un diplôme de mathématiques et/ou informatique, peu en disposer gratuitement. Il pourra ainsi revoir son opinion sur les algorithmes génétiques. Il pourra aussi consulter les articles sur a question publiés sur Panda's thumb. A commecer par le post de Wesley R. Elsberry.

Ainsi, après Pierre Perrier, exit Marcel-Paul Schuetzenberger.

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